Un contraste est agréable, une disparate est toujours choquante ; en général, on peut appeler disparate une opposition trop forte et trop tranchante ; et contraste, une opposition délicate qui ne produit qu'une surprise modérée et un sentiment plus doux et plus profond que violent |
GENLIS
|
Leç. d'une gouvernante, t. II, p. 397 |
disparate [2] |
Le dialogue plus vif, plus raisonné, plus contrasté |
VOLTAIRE
|
Lett. d'Argental, 10 juill. 1765 |
contrasté, ée |
Le contraste mal entendu est une des plus funestes causes du maniéré |
DIDEROT
|
Essai sur la peint. ch. 1 |
maniéré, ée |
Par un contraste horrible entre tous les mortels |
ROTROU
|
Phoc. IV, 1 |
contraste |
Le difforme contraste de la passion qui croit raisonner et de l'entendement en délire.... |
ROUSSEAU
|
dans LAVEAUX |
difforme |
La sculpture, qui, naturellement froide, ne peut mettre de feu que par la force du contraste et de la situation |
MONTESQUIEU
|
Goût, contrastes. |
situation |
Peut-être sortira-t-il de ce contraste quelque lumière propre à rapprocher les opinions |
RAYNAL
|
Hist. phil. I, 20 |
contraste |
Contraste et ressemblance, voilà les sources de la bonne plaisanterie, et c'est par là que la parodie est ingénieuse et piquante |
MARMONTEL
|
Oeuv. t. IX, p. 172 |
plaisanterie |
J'aurais aimé à voir le contraste de la tyrannie insolente et du noble orgueil de l'indigence vertueuse |
VOLTAIRE
|
Lett. Chabanon, 13 janv. 1766 |
contraste |
L'Instruction sur les états d'oraison parut un contraste du barbare, de l'obscur, de l'ombragé des Maximes des saints |
SAINT-SIMON
|
46, 24 |
ombragé, ée |
Ce contraste [entre les vertus de M. de la Trappe et les désordres de D. Gervaise] m'a paru si effrayant et si complet que j'ai succombé à l'écrire |
SAINT-SIMON
|
61, 33 |
succomber |
Il y avait tant de magnificence dans leurs tombeaux [des anciens], que le contraste du néant de la mort et des splendeurs de la vie s'y faisait sentir |
STAËL
|
Corinne, IV, 2 |
splendeur |
Il tombe quelquefois dans l'écueil dangereux de la familiarité du style, qui contraste et qui tranche avec la délicatesse ou la grandeur de la pensée |
D'ALEMBERT
|
Élog. Lamotte. |
trancher |
Ce mélange de magnificence et de rusticité forme une disparate et non un contraste, deux choses très différentes et que le mauvais goût confond souvent |
GENLIS
|
Leç. d'une gouv. t. II, p. 396, dans POUGENS |
disparate [2] |
Un comique outre sur la scène ses personnages ; un poëte charge ses descriptions ; un peintre qui fait d'après nature force et exagère une passion, un contraste, des attitudes |
LA BRUYÈRE
|
3 |
attitude |
Le caractère des Chinois forme un autre mélange qui est en contraste avec le caractère des Espagnols |
MONTESQUIEU
|
Esp. XIX, 10 |
contraste |
Le Français léger ne fait cas que des lourds volumes ; le gros Anglais veut mettre tout en feuilles volantes : contraste singulier, bizarrerie de nature ! |
COURIER
|
Pamphlet des pamphlets. |
léger, ère |
C'était un étrange contraste que du sein d'une cour voluptueuse où régnaient la douceur des moeurs, les grâces, les charmes de la société, il partît des ordres si durs et si impitoyables |
VOLTAIRE
|
Louis XIV, 36 |
partir [2] |
Les visites journelles en demi-public du roi à son ancienne maîtresse [Montespan] faisaient un contraste fort ridicule avec son assiduité chez celle qui l'avait servie |
SAINT-SIMON
|
413, 188 |
journel, elle |
La fête de saint Louis donna, dix jours après, le contraste plénier de celle-ci [la procession du voeu de Louis XIII] |
SAINT-SIMON
|
470, 224 |
plénier, ière |
Les visites journelles en demi-public du roi à son ancienne maîtresse [Mme de Montespan] faisaient un contraste fort ridicule avec son assiduité chez celle qui l'avait servie |
SAINT-SIMON
|
413, 188 |
public, ique |
La mort faisait une partie essentielle des divertissements antiques ; elle était là pour contraste et pour rehaussement des plaisirs de la vie |
CHATEAUBRIAND
|
Génie, IV, VI, 13 |
rehaussement |
Le parfait désintéressement de Socrate, qui était sans héritage et sans revenu, faisait encore sentir davantage par le contraste la sordide avidité des sophistes |
ROLLIN
|
Hist. anc. Oeuvr. t. XI, 2e part. p. 776, dans POUGENS. |
sordide |
Quel funeste contraste, de faire brûler à petit feu dans Paris des luthériens parmi lesquels il y avait des Allemands, et de s'unir en même temps aux princes luthériens d'Allemagne ! |
VOLTAIRE
|
Moeurs, 125 |
luthérien, ienne |
Quelques écrivains qui, dans chaque phrase, mettent toujours le commencement en contraste avec la fin par des antithèses continuelles, tels que saint Augustin et quelques-uns de nos modernes, comme Saint-Évremond |
MONTESQUIEU
|
ib. |
phrase |
Lorsque nous voulons nous empêcher de rire, notre rire redouble à cause du contraste qui est entre la situation où nous sommes et celle où nous devrions être |
MONTESQUIEU
|
Goût, des beautés qui résultent d'un embarras de l'âme |
rire |